Sunday, January 8, 2012

Samedi 26 Novembre – 10h45
Centre Afrika, Montréal

Les semaines passent et l’aventure Miss Afrique Montréal s’approche inexorablement de son apogée: le Gala de Février 2012. Nos candidates en sont déjà à leur troisième weekend dans l’académie et leurs apprentissages se font de plus en plus précis. Au programme aujourd’hui, la première rencontre avec Khady Beye, professeure aux ateliers intellectuels, suivie par un atelier de chant concocté par Vanessa Kanga, qui, pour l’occasion, revêt son costume d’artiste : Veeby.

Khady Beye,  journaliste et animatrice radio, dirige une entreprise de conception multimédia et est consultante en communication marketing. Juste avant l’enregistrement de son émission radio du jour, elle profite de son temps libre pour ce premier atelier intellectuel de l’académie : une conversation avec les candidates sur un sujet précis et un petit exercice pour se préparer à la fatidique période de questions du Jour J.


La discussion porte sur la nature du couple africain traditionnel et sur ce qui caractérise le couple africain modernePatriciaLucille et Fatima, qui constituent le premier groupe, engagent donc la conversation avec Khady et répondent à ses questions.  En premier lieu, chacune donne sa vision du couple à l’échelle de son pays, parfois de son ethnie, puis, en fonction du contexte traditionnel ou moderne.  Au gré des opinions, les interrogations se font plus précises. Elles laissent transparaitre de jeunes femmes battantes et libérales, mais qui sont tout de même conscientes de certaines réalités de nos pays africains, sans pour autant y adhérer. Pour Lucille, l’égalité des sexes est obligatoire, que l’on soit dans le cadre du couple ou dans celui plus simple de la fraternité. « Si je peux le faire, tu peux le faire ».  « Si je dois le faire, tu dois le faire » - Son point de vue, en quelques mots.  Malgré ce côté, qui peut paraître ferme, son discours est celui d’une femme qui, finalement, est fière de ce qu’elle est; une féminité affirmée qui implique beaucoup de chose et dont elle revendique totalement les attraits. 





Patricia et Fatima, elles,  sont tout autant engagées sur la question, mais prônent davantage l’échange et le dialogue au sein du couple pour que chacun ait sa place.S’en suit immédiatement la préparation aux questions. De manière spontanée, les candidates sont invitées à répondre à des questions du même type que celles qui pourraient leur être posées en Février prochain. L’exercice, qui fait un peu peur de prime abord, s’avère être plutôt facile pour nos trois aspirantes. Quelques petits conseils de Khady et les voilà presque prêtes pour le Gala, avec beaucoup de pratique, bien sûr! La conversation s’étire un peu, le temps de revenir sur le sujet du couple, mais il est l’heure de céder la place aux autres.  C’est donc un peu à contrecœur que Patricia, Lucille et Fatima cèdent la place à Salématou,NellieLarissaSylvieAurélieSarah et Zelika, plus tard rejointes par Daba.



Pour le deuxième groupe, la procédure est la même, mais, cette fois ci, la discussion prend des allures de joutes oratoires. Flirtant avec, entre autres, le sujet toujours pointu et délicat de la religion, ce deuxième débat nous offre l’occasion de voir de vives réactions et  des échanges très animés, que Khady Beye, avec brio et malice, modère en donnant la parole à chacune. Que ce soit sur des questions aussi simples que savoir cuisiner à un certain âge ou accepter ou pas l’adultère de son copain, très vite, un constat s’impose : malgré le fait qu’elles aient pratiquement le même âge et qu’elles viennent du même continent, les candidates sont toutes différentes et moulées par  leur éducation, leur vécu et leur milieu. Certaines, comme Aurélie sont de profondes traditionnalistes, très près des valeurs du couple telles qu’elles étaient du temps de nos parents.  D’autres, comme Salématou ou Nellie, sont un peu plus avant-gardistes et se réclament d’une vision opposée. Un échange de vues si bouillonnant que même les membres du comité, les invités du jour ainsi que les trois candidates du premier groupe sont animés d’un désir de prendre la parole.  Heureusement que Khady Beye est là pour remettre les pendules à l’heure!  Le débat fini, les filles s’adonnent au jeu des questions et se rendent compte de l’importance que revêtira ce moment lors du choix de la Miss, d’autant plus que Khady, membre du jury l’année dernière, leur livre ses impressions sur la mouture 2010-2011. En promettant de les revoir très bientôt, notre professeur prend congé de la petite équipe et laisse les candidates continuer leur journée.
                                 
Avant d’entamer la seconde partie du programme, les filles s’adonnent au rituel désormais incontournable de la Table RondeComme toujours, il s’agit, en répondant à une question, de dévoiler encore un peu plus, une partie de soi. Cette fois-ci, chacune doit parler d’une cause qu’elle aimerait défendre si elle en avait l’occasion, à condition que ce soit motivé par une expérience personnelle. La violence conjugale, les cancers, l’éducation, l’itinérance, les mères monoparentales, l’intimidation scolaire, l’alcoolisme, l’enfance…Autant de sujets qui animent le cœur des candidates et qui, au grand bonheur du comité, s’éloignent un peu des clichés que l’on a l’habitude d’entendre.  Un témoignage de la grande richesse et ouverture de cette nouvelle génération de jeunes femmes africaines. Cette troisième Table Ronde de l’académie est suivie d’une petite interview de Willy et Aicha, nos reporters. Un peu dans la même verve que celle de « Lights, Camera, Action! », aujourd’hui, avec spontanéité et le plus vite possible, les filles répondent à un questionnaire de style « Bernard Pivot » - Mot préféré ? Mot détesté? Bruit préféré? Si vous étiez une plante? Etc... Que d’éclats de rire! Il est à présent temps de se diriger vers le studio d’enregistrement où nous attend Veeby, non sans s’offrir une pause-repas bien méritée et réclamée par tout le monde.

Il fait déjà nuit lorsque le groupe sort du métro. Hiver oblige, à 17h, il fait nuit noire et la soirée est fraîche. Or, tous ces facteurs ne font pas reculer nos candidates, toutes motivées à l’idée de participer à cet atelier inusité et original : le chant. Après une marche de quelques minutes, tout le monde est au chaud dans le studio de DSIDE Music représenté par le fondateur du label, le producteur et compositeur Cédric Stéphane Bonkoungou aka BlingStef. BlingStef est un artiste bien connu du comité Miss Afrique Montréal :UMFAZI, c’est lui qui a composé l’instrumental entraînant de « Femmes d’Afrique »,  l’hymne officiel de Miss Afrique Montréal; chanson où l’on peut l’entendre sur le refrain et sur laquelle a d’ailleurs également travaillé Veeby.



La chanson choisie est le tube « Supewoman » de l’artiste R&B américaine Alicia Keys, une ode à la femme qui colle parfaitement à l’occasion et que les filles ont écoutée en boucle pendant les dernières semaines. Veeby donne un véritable cours à nos candidates avec une routine bien huilée : recherche du souffle, échauffement de la voix, prise en main, recherche du bon timbre, écoute de la chanson. Une assemblées entièrement concentrée et, après quelques pratiques, l’on sent immédiatement que les filles ont envie de produire quelque chose de beau. Réparties en deux groupes selon leur profil vocal, les voix se font entendre.



 Au début hésitantes, elles sont quelques instants plus tard sûres et claires. Ramata est chargée d’assurer le lead, tandis que Larissa et Nellie sont invitées à faire les backs sur le dernier refrain. Chaque répétition est meilleure que la suivante, l’enthousiasme est palpable et même celles qui sont supposément le moins habiles à la chanson se surprennent à se dépasser, à se transcender. Aurélie et Mariem font preuve d’une énergie débordante, Zelika et Patricia forment un nouveau duo, Sarah impressionne par sa maîtrise, Sylvie, elle, semble emportée par la musique et les paroles, Ramata assure son rôle avec brio, tandis que Larissa et Nellie semblent être faites pour ça. Au final : une magnifique interprétation de « Superwoman » à la sauce Miss Afrique Montréal! Les filles sont fières et en redemandent, sous les applaudissements du comité et des deux professionnels qui les encadrent. Pour clore la séance, une petite séance d’écoute est organisée avec plusieurs sons d’artistes proches du comité, puis Veeby  fait écouter un son qu’elle a spécialement composé après être passée par toutes les émotions lors de  la Table Ronde de l’activité « A Work of Art : Women, Tradition & Modernity ». Choquée par la souffrance et le vécu dont elle avait été témoin, l’artiste a été inspirée et a écrit cette chanson qui figurera très certainement sur son prochain opus. Un hommage qui touche  le comité et les candidates au plus haut point et qui renforce l’idée selon laquelle cette année, le partage et l’échange sont au cœur de l’aventure Miss Afrique Montréal. C’est sur cette note que s’achève le troisième weekend de l’Académie.

La vidéo ici

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